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Archives de Catégorie: Autour du portage

Porter l’hiver (conclusion) : bonheur ou galère ?

En ce premier jour de printemps, et donc de fin d’hiver (logique), j’ai pensé qu’il serait intéressant d’apporter une conclusion à ma série de billets sur « Porter l’hiver » publiés en novembre dernier. Je me suis longuement attardée dans ces 3 billets sur les principes à respecter pour porter l’hiver et les différents systèmes, à acheter ou à bricoler, afin de rester bien au chaud avec bébé dans un même vêtement (manteau, poncho ou couverture) et permettre au portage, de ce fait, de rester le plus confortable et physiologique possible. Malheureusement, confortable et physiologique ne rime pas toujours avec pratique 🙂

Le Mamamanteau

Aujourd’hui je souhaite plutôt proposer quelques réflexions sur comment ça peut se passer, en vrai, au-delà de la belle image du bébé bien porté dans le dos, la tête dépassant de notre superbe manteau ou poncho de portage ! Parce qu’en effet, tout n’est pas toujours si simple, et les beaux principes se heurtent parfois à des problèmes matériels gênants…

C’est donc ici un retour d’expérience, avec tout ce qu’il a de subjectif et de lié à mes habitudes et matériel de portage, mais aussi au (fort ;-)) caractère et à l’âge de mon bébé porté que je compte livrer, et en profiter pour aborder les problèmes « techniques » que l’on peut rencontrer dans cette pratique, parfois sportive, du portage en hiver.

Avec moins de muscles, on peut quand même y arriver...

En préambule, je précise que ces réflexions s’appliquent particulièrement au portage dans le dos, avec un bébé en âge de beaucoup remuer – voire de demander à marcher. Ma fille a en effet eu un an en août, et marche depuis début septembre. L’hiver précédent, je ne l’avais portée que devant, attendant le redoux pour passer au dos. Et force est de constater qu’avec un bébé plus petit, et porté devant, c’est quand même plus simple 😉

Le scénario idéal

C’est l’heure de partir. On attrape son bébé, à qui on ajoute simplement un petit bonnet, éventuellement des jambières et / ou des grosses chaussettes. Pas la peine de le couvrir plus, il sera bien au chaud dans notre manteau. On le met dans l’écharpe, avec un passage au dos tout en douceur. On finalise un petit kangourou dos, c’est ce qu’il y a de plus respectueux de la physiologie.  Bébé est coopératif, il lève même les genoux pour que sa position grenouille soit au top. Une fois le nouage achevé, on attrape son manteau de portage (ou poncho, ça marche aussi), et dans un geste assuré, élégant, on le fait délicatement glisser sur la tête de l’enfant, on enfile nos bras et on part. Bien sur, bébé ne remue pas trop. Et même, au bout de 20 minutes, il s’endort. On attire les regards curieux et admirateurs, certains passants viennent même nous demander la marque du manteau. Et on leur dit à quel point c’est pratique.  Au moment de rentrer, bébé dort encore. Ce n’est pas grave, il n’y a pas à le réveiller pour le déshabiller : on retire simplement notre veste et il termine sa sieste dans son beau kangourou dos parfaitement ajusté.

La classe, en Suse's kinder

Le scénario catastrophe

C’est l’heure de partir. On espère que bébé n’est pas déjà en train de dormir dans notre dos, parce que sinon on est bon pour le réveiller en le descendant de l’écharpe pour lui remettre don bonnet. Sinon, on enfile justement le dit-bonnet. Comme on est prévoyant, on en choisit un qui s’attache en bas (bonnet péruvien, cagoule, ou le tout mignon capuchon Zoli). On installe bébé dans l’écharpe. Oui mais bébé a plutôt envie de faire des étirements (et ce n’est pas le seul). Si on est patient / confiant, on le met en kangourou. Sinon on transforme ça vite fait en double hamac, pour plus de sécurité (et de stabilité). On est déjà un peu essoufflé, c’est fatiguant de faire un nouage avec un bébé qui coopère pas.

On attrape le manteau de portage. On le jette en arrière pour l’enfiler. Voyant la chose arriver, bébé se jette en arrière aussi (réflexe naturel à la vue d’un grand morceau de tissu qui semble s’abattre sur lui). Le nouage en prend un coup, mais c’est pas grave, on continue l’enfilage. Le haut de la veste se prend sur le haut du bonnet, qui découvre la petite tête. Le bas reste attaché, c’est toujours ça, mais à moins d’être d’humeur à se faire insulter par tous les passants sur notre irresponsabilité de sortir bébé tête découverte par O°C, et d’avoir le moral de supporter la culpabilité d’enrhumer son propre enfant, on cherche une solution pour réajuster le bonnet. N’ayant pas les bras assez longs / souples, on se rabat une aide extérieure. Avec un adulte, le problème est vite réglé. Avec un aîné, ça peut être plus compliqué. En particulier si l’aîné, de bonne volonté, n’arrive VRAIMENT pas à remettre ce **** de bonnet. On essaie de se contrôler, et de ne pas se mettre à brailler sur le pauvre aîné, qui, objectivement, n’y est pour rien. Au mieux, il finit par réussir (au moins à peu près). Au pire, on est bon pour retirer la veste, défaire le nouage, remettre le bonnet et tout recommencer. Et si bébé était remuant la première fois, il y a fort à parier qu’il le sera encore plus la seconde. La peur au ventre que le scénario du bonnet ne se réitère, on recommence donc tout, avec un peu moins d’énergie et de plus en plus trempé de sueur. Avec un peu de chance, cette deuxième fois est la bonne. On vérifie dans une glace que bébé est couvert jusqu’au cou, parce qu’avec certains manteaux ça a plutôt tendance à tomber naturellement sous les épaules, donc on est bon pour une danse remuante afin de remonter la veste. On peut partir. On a les bras en compote, on est en nage, le bébé est surexcité, l’aîné est énervé (et en surchauffe, lui, ça fait 10 minutes qu’il attend avec manteau, gants et bonnet), mais on peut y aller. Victoire.

Une fois dehors, bébé fait comme d’habitude : il gigote. Donc le nouage bouge, normal. Et on aimerait bien le réajuster, seulement sous la veste, c’est pas possible. Ca commence à faire mal aux épaules, mais on est stoïque, et de toute façon ouvrir son manteau par 0°C, on n’est pas hyper motivé non plus. Et puis bébé a l’habitude de sortir  les bras de l’écharpe. et dans le manteau de portage, et bien c’est pareil, il ne veut pas rester les bras à l’intérieur. Après quelques contorsions, qui vont encore plus défaire le serrage, il y parvient. Bon, bébé a donc les deux bras, et le cou dehors. Avec un peu de bol, on a au moins mis le capuchon Zoli, et on tente de se convaincre qu’on n’attrape pas froid par les bras. Maintenant bébé aurait bien envie de descendre. Seulement son manteau à lui, on l’a laissé à la maison (normal, il en avait pas besoin il est dans le nôtre). On déclenche donc une colère qui ne va pas arranger notre nouage, déjà mis à mal par le début du parcours. Lui faire faire quelques pas en intérieur pour le calmer est exclu, il n’y a aucune chance après ça qu’il se laisse remettre dans l’écharpe, dans le dos et dans le manteau. Et puis on n’a pas forcément le temps.

Donc on continue notre route. Les passants nous regardent un peu bizarrement, c’est vrai qu’elle est chouette notre veste de portage, mais ça nous donne une drôle d’allure ce gros boudin formé devant par le noeud (même plat) qu’on a fait… De là, plusieurs possibilités.

Soit on est en route pour déposer bébé (chez la nounou, à la crèche…), et on finit par arriver.  On retire son manteau, on défait le nouage et on descend bébé. Et on part bosser, mais notre manteau a un trou dans le dos. Qu’il sera plus pratique de refermer… On prie pour n’avoir pas oublié l’insert qui va bien, ou pour les vestes à pression, on referme le tout. Notons que l’on a considérablement augmenté notre temps de transition chez la nounou ou à la crèche. La journée peut commencer, et on peut affirmer que l’on a déjà rempli nos objectifs en terme d’activité physique. Mais bon, le soir, il faudra recommencer…

Soit on rentre ensuite en intérieur avec bébé. Seulement bébé a fini par s’endormir. Quand on rentre, on aimerait bien retirer son manteau, mais on sait très bien, pour l’avoir fait de nombreuses fois, que le passage de la veste sur sa tête le réveillera. Inévitablement. Donc on garde son manteau, et bébé dans le dos. Il fait très, très chaud. Mais bébé dort… Et on tente de se convaincre que transpirer un peu ne peut pas nous faire de mal. D’ailleurs, on ne réveille jamais un bébé qui dort n’est-ce pas ? Surtout quand il dort déjà si peu…

Dans ce genre de situations, on ne prend pas de photo, on n'a pas vraiment le coeur à ça

Et en vrai ?

Il existe une infinité de scénari envisageables entre ces deux extrêmes.  J’en ai vécu un certain nombre… et en ai tiré quelques conclusions 😉

Porter l'hiver, sans bonnet, c'est trop fastoche

Les facteurs de risques… et les solutions envisageables

Plusieurs éléments peuvent se révéler de redoutables ennemis à notre organisation bien huilée, et à la « théorie » du portage en hiver.

Le bonnet

C’est l’ennemi n° 1 du portage en hiver. Et je ne suis pas la seule à qui cela pose des difficultés 😉 L’idéal serait de s’en passer, mais ça, c’est impossible. Donc il faut faire avec.

Alors déjà, on oublie le bonnet juste posé sur la tête. Il a toutes les chances de ne pas résister au passage de la veste (je parle ici des vestes à deux ouvertures, je ne possède pas de modèles type Cali Calo à col large – qui facilitent sans doute cette étape mais avec lesquelles le problème reste entier en cas de perte plus tard dans le portage). Il faut donc privilégier bonnets à attaches (style péruvien par exemple), cagoule (pas trop large, sinon le passage du manteau transformera la cagoule en simple écharpe) – ou le fameux capuchon Zoli (en ajustant le serrage juste comme il faut).

Ensuite, on n’oublie pas d’enfiler le bonnet AVANT de mettre bébé dans le dos. Ca, en même temps, on oublie une fois, mais rarement 2 😉

Idéalement, on est même accompagné d’un autre adulte qui peut compenser tous les problèmes de mouvements et de pertes de bonnet.. mais là c’est grand luxe.

Et puis on n’hésite pas à demander de l’aide aux gentils passants, qui se feront une joie de tripoter une tête de bébé (ça ne nous fait pas forcément plaisir à nous… mais entre deux maux…).

Le bonnet style péruvien de chez Baby Walz (ne pas oublier de faire le noued en bas si on choisit ce type de modèle...)

La veste de portage

J’ai largement détaillé ce point ici, mais il est vrai que le choix de la veste a grande importance. Il faut savoir à quoi on s’expose, en choisissant une ou deux ouvertures pour la tête…

La longueur / la souplesse de nos bras

Là, on ne peut pas y faire grand chose. Mais force est de constater qu’avec des bras longs, et souples, on arrive plus facilement à enfiler la veste, à la réajuster à l’arrière, voire à régler certains problèmes de bonnets. Ceci dit on s’améliore en pratiquant, et j’ai aujourd’hui une plus grande surface potentielle d’intervention qu’il y a un an 😉

On n'a pas tous la chance d'être aussi bien équipé !

Les bras – de bébé

Je parle ici des petits bras agités qui veulent absolument sortir du manteau. Je n’ai malheureusement pas de solution miracle, si ce n’est, pour sa conscience, de lui mettre un fin gilet qui ne le laissera pas ses bras en T-shirt par des températures hivernales…

Le choix du nouage – et l’âge et l’humeur de bébé

Si on porte en écharpe, il faut savoir qu’il est NORMAL d’avoir à réajuster le nouage en cours de portage. Or, avec une veste de portage, c’est beaucoup plus compliqué – voire impossible. Si on sait que son bébé a tendance à s’agiter, il vaut mieux choisir un nouage qui « bouge » moins – genre un double hamac – voire un autre porte-bébé. Les préformés, moins physiologiques certes, ont l’avantage de ne pas bouger du tout, et de ne nécessiter aucun réajustement en cours de route… Je précise que je parle ici de grands bébés, qui bougent dans l’écharpe, c’est moins problématique quand ils sont tout petits et généralement plus coopératifs (et plus dormeurs).

Pour ce point c’est l’expérience qui nous permettra de prendre des décisions éclairées 😉 Moi par exemple, je ne mettrai jamais ma fille en kangourou dos sous un manteau de portage. Je sais qu’elle a toutes les chances de décapsuler (pour les non initiés : que la poche sous ses fesses glisse et qu’il faille donc la replacer). Donc c’est double hamac obligatoire… ou chinois ou préformé.

Dans le dos, en Ergobaby

Sa tête…

Je précise qu’il s’agit la de la tête du porteur 😉 Non pas qu’elle soit physiquement gênante pour le portage, pas du tout, je pense ici à tout ce qu’on peut oublier en cours de route et qui peut se révéler embêtant ensuite. Par exemple, partir avec son bébé en oubliant d’emmener son manteau (le manteau de bébé)… alors qu’il pourrait être amené à vouloir / devoir descendre. Et là, on est bien bête. Le problème c’est que ce n’est pas forcément prévisible, et que se trimbaler un manteau pour rien, c’est pénible aussi.

Ou l’oubli, encore une fois, du bonnet.

Ou encore l’oubli des inserts dont on a besoin, quand on a une veste avec des parties amovibles… Parce que repartir sans bébé et un trou dans le dos, ça fait froid et niveau look force est de reconnaître que c’est pas le top.

Finalement, porter l'hiver est efficace aussi pour stimuler les connexions neuronales

Porter par dessus son propre manteau ?

Je crois qu’il y a des situations, quand on porte sur le dos, notamment des grands bébés, ou même si c’est moins physiologique, même si c’est moins confortable, il reste plus pratique de porter par dessus son propre manteau, en habillant l’enfant également avec son manteau naturellement. Par exemple pour de courts trajets, où l’on est amené à poser / reprendre bébé souvent et / ou rapidement. Par exemple pour aller chez la nounou. Il n’y alors qu’à descendre le bébé, et on repart, habillé normalement, sans avoir besoin de reconstituer une veste normale (en refermant les ouvertures ou rezippant ce qu’il faut).

Dans ce cas là, je trouve que l’écharpe n’est pas confortable : elle a tendance à glisser et le serrage est impossible (de toute façon la double épaisseur de manteau le rend peu utile, à des fins physiologiques en tout cas). Ma préférence va alors aux préformés, ou chinois en tous genres, plus facile à installer et qui bougeront moins. Attention néanmoins, avant l’installation et dans le cas des préformés, à desserrer les bretelles, sans quoi vous vous retrouverez coincé et il ne sera pas possible de glisser bébé tout habillé dedans 😉 Il est plus prudent également de vérifier, comme cela doit toujours être le cas mais à plus forte raison ici où vos sensations seront amoindries par les couches de vêtements, que l’enfant est bien assis au fond de la poche correctement déployée, et non juste en équilibre sur un bourrelet de tissu. Son manteau risque de se coincer aussi et de remonter sur son dos, et cela réclamera peut-être quelques contorsions pour l’installer à peu près correctement…

Encore un ergo, mais chacun dans son manteau

Et puis, je n’en parle pas car ce n’est pas l’objet de ce blog, mais la poussette peut servir aussi 😉

Conclusion

Mon intention n’est pas de décourager les porteurs hivernaux… ni de remettre en question ce que j’ai dit sur les principes du portages en hiver 😉 J’espère que ce ne sera pas l’effet produit ! D’ailleurs, malgré tout ça, j’ai porté intensément tout l’hiver, et il est rare que tout, en même temps, aille de travers. Bref, j’adore porter l’hiver… mais un petit moins que porter à la mi-saison !

Seulement je suis passée par quelques phases de découragement, de rage intense contre ces saletés de bonnets, ou encore de grands moments de solitude à souhaiter ardemment être équipée d’un gogo-gadgeto-bras (le rêve !!) et je me dis qu’il est utile de partager AUSSI ce type de récits en plus des belles photos qui font rêver. Ou alors c’est juste moi qui ne suis pas habile ?? C’est possible aussi, n’hésitez pas à partager vos propres expériences en la matière !

Comme je l’ai dit au début, la plupart de ces « difficultés » sont liées aussi au portage dorsal, avoir bébé devant les limite grandement. Mais, sincèrement, se priver de porter dans le dos, voire de porter tout court, pour « si peu », ce serait tout de même dommage 🙂

 
26 Commentaires

Publié par le mars 20, 2011 dans Autour du portage, Trucs et astuces

 

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Porter… en anglais : the art of babywearing !

Si pour porter, il n’est nécessaire pas d’être bilingue, la maîtrise de la langue de Shakespeare peut s’avérer utile lorsqu’on veut naviguer portage sur le web… en effet le net anglophone regorge de ressources qu’il est utile d’explorer. De Google à Youtube, en passant par les sites spécialisés sur le portage, la connaissance de certains termes peut faciliter les recherches, ou la compréhension !

Petit glossaire français / anglais du portage…

… issu de mes navigations !

Généralités

Allaitement : breastfeeding

Allaiter : to nurse

Maternage proximal : peut être traduit par « attachment parenting » (qui se réfère directement à la théorie de l’attachement)

Noeud : tie

Portage : babywearing (c’est le terme le plus fréquemment utilisé)

Porte-bébé : baby carrier

Porter un bébé : to wear / to carry / to wrap a baby

Le matériel (les types de porte-bébés)

Echarpe de portage : a wrap / a (baby) sling (attention le sling français se traduit par « ring sling »)

Echarpe extensible : stretchy wrap

Echarpe tissée : woven wrap

Sling : ring sling (littéralement donc : une écharpe avec des anneaux)

Poche de portage : pouch

Porte-bébé asiatique / mei tei : asian-style carrier (ABC)/ mei tei

Porte-bébé préformé : soft-structured carrier

Sergé croisé : cross twill

Les types de portage

Portage dans le dos : back carry

Portage devant : stomach / front carry

Portage sur la hanche : hip carry

Les noeuds et les positions

Berceau : cradle

Double hamac : double hammock / chunei (attention le terme « chunei » désigne aussi un type de porte-bébé coréen : en cherchant ce terme on trouve donc des doubles hamacs mais aussi des modes d’emploi sur l’utilisation du porte-bébé chunei) 

Kangourou : kangaroo carry

Noeud croisé : cross carry

Sac à dos (noeud sur le dos) : rucksack carry (généralement désigne le noeud kangourou dos, le terme « kangaroo back » n’est d’ailleurs jamais utilisé)

Ventre contre ventre : tummy to tummy (désigne la position en face à face, notamment par opposition au berceau)

Il faut noter que la langue anglaise, en matière de portage, semble très férue de sigles… aussi Youtube regorge de vidéos sur les FCC (front cross carry) ou FWCC (front wrap cross carry), BCC (back cross carry) ou BWCC (back wrap cross carry), ou encore HCC (hip cross carry). Le site babywearer.com liste ces acronymes.

Glossaire technique spécial pas à pas

Epaule : shoulder

Position grenouille : froggied position

Ourlet du bas : botton edge (= le bord du bas)

Ourlet du haut : top edge (= le bord du haut)


Quelques ressources sur le portage en anglais

Il y a de nombreux sites en anglais abordant de près ou de loin  la question du portage. Le plus complet d’entre eux est sans doute TheBabywearer.com : il propose des liens vers des listes et des comparatifs de porte-bébés, des conseils sur la sécurité, des modes d’emploi et pas à pas multiples, des infos sur certaines situations particulières de portage… Bref une véritable encyclopédie du portage, qui malheureusement à mon avis n’est pas très ergonomique (pas de menu de navigation… tout se passe depuis la première page qui renvoie vers les autres pages du site). Néanmoins cela vaut le coup d’aller s’y perdre un peu, par exemple sur cette page listant les principaux noeuds et qui renvoie pour chacun d’eux vers des pas à pas, en photos et/ ou vidéos, disponibles sur le net.
A noter que le site propose aussi un glossaire sur les termes du portage, qui liste notamment les différents types de porte-bébés.
Attention, certaines ressources, et notamment les forums, ne sont accessibles qu’après inscription.

Autre site à signaler : wearyourbaby.com, qui propose notamment plusieurs pas à pas en photos et en vidéos… Tous ne sont pas d’excellente qualité mais la liste est impressionnante !

Le site wrapyourbaby.com propose également des pas à pas en photos sur les principaux noeuds.

Dans un registre plus « scientifique », le site du fabricant d’écharpes Sleepy wrap propose notamment deux articles très documentés, l’un sur les bienfaits du portage (en comparaison avec la position allongée en poussette) qui traite largement de la position physiologique du nourrisson mais liste également d’autres avantages, et l’autre sur le fait que la grossesse se termine hors de l’utérus et que les bras de la mère sont un habitat idéal pour cette période… Dans les deux cas les références et bibliographies sont très riches. J’ai fait une synthèse de ces deux articles dans un précédent billet.

On peut également lire l’article Wikipédia en anglais sur le portage.

Et puis pour conclure cette liste de ressources, signalons le blog A portée de bisous, dont la plupart des billets sont bilingues français / anglais…

Quelques traducteurs en ligne

Les grands moteurs proposent leurs traducteurs, qui ont leurs limites certes (pas de traduction contextuelle… bref ils ne remplacent pas un dictionnaire !) mais rendent bien service. On peut citer :

Google outils linguistiques – A noter que Google propose aussi, en face de chaque résultat de recherche, un lien « traduire cette page » qui permet de traduire directement la page entière que l’on souhaite consulter. C’est à réserver à mon avis aux langues que l’on ne maîtrise pas du tout ou alors pour se faire une rapide idée du contenu, car comme avec toute traduction automatique de gros volumes, le résultat est généralement assez peu compréhensible.

Yahoo Babel Fish – Là aussi la possibilité de traduire des pages entières est proposée.

Il existe également des traducteurs en ligne, comme Nice translator que je trouve assez efficace – c’est un outil fourni par Google également (mais il en existe d’autres, comme Reverso par exemple) – il faut simplement penser avant de l’utiliser à choisir les langues utilisées à l’aide du bouton « add translators ».

L’idéal reste de trouver des dictionnaires terminologiques, qui remettront le mot cherché en contexte et permettront de vérifier le sens du mot en question. Mais ce type d’outils ne permet pas de traduire des phrases entières… et ne couvre pas forcément spécifiquement le domaine que l’on recherche (et il faut avouer que le portage est un domaine sémantique assez spécifique !). Je cite tout de même ici granddictionnaire.com qui est de grande qualité.

Finalement les outils ne manquent pas pour surfer portage en dépassant les frontières… enfin pour surfer babywearing plutôt 😉

 

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Le b.a.-ba du portage

Au programme aujourd’hui, un billet de synthèse sur les « bases » pratiques du portage autour des questions que l’on peut se poser quand on commence à s’intéresser à la chose mais qu’on n’y connaît encore rien. Comme le portage pour les nuls était déjà pris, dans un autre registre (et puis je ne sais pas si j’aurais osé ;-)), ce sera un b.-a.-ba. Le wiktionnaire affirme que c’est un ensemble de rudiments, de connaissances élémentaires… Je vais donc tenter de faire court (pas au niveau de la liste des questions qui est assez conséquente… mais au niveau de chaque réponse ;-)), et surtout opérationnel. Pas question d’aborder ici les bienfaits du portage ou la question de savoir pourquoi porter : rien de philosophique, d’idéologique ou d’éthique autour du portage. Seulement des infos pratico-pratiques sur comment porter, avec quoi et pourquoi.

Une petite mise en garde avant de commencer néanmoins : le portage, comme beaucoup de choses qui concernent la parentalité au sens large, est aussi (surtout ?) une affaire personnelle, de vécu et de ressenti. Tout ce que je dis relève beaucoup de l’information autant que faire se peut, mais forcément aussi du conseil à partir de mon expérience… et comme tout conseil cela peut être discuté, et contredit !

Quel est l’intérêt d’une écharpe de portage par rapport à un porte-bébé « classique » ?

Les porte-bébés dits « classiques » sont généralement les porte-bébés harnais, c’est-à dire ceux où bébé est soutenu par l’entrejambe, les jambes droites dans le prolongement du corps (type Babybjorn). Cette position n’est pas physiologique : elle ne respecte ni le dos du bébé (qui n’est ni arrondi, ni soutenu), ni sa position accroupie (importante pour le respect de sa hanche), ni le dos du porteur (l’enfant est porté bas et « raide » ce qui le rend plus lourd). En outre ces porte-bébés (sur)vendent la position face au monde qui est déconseillée (trop stimulante… et encore moins physiologique).

Porte-bébé ne permettant à l'enfant d'adopter une position correcte

Ces produits sont facilement reconnaissables : bébé y est installé droit comme un pic et n’est pas soutenu du creux du genou au creux de l’autre genou. Ils sont à fuir absolument… A l’inverse, l’écharpe de portage, ou tout autre système de portage « physiologique », à condition d’être utilisé correctement, permettra de respecter la physiologie du porteur et du porté.

L'enfant a le dos arrondi et est accroupi (il est soutenu du creux du genou au creux de l'autre genou) : sa position est physiologique

Qu’est-ce qu’un porte-bébé dit « physiologique » ?

C’est un porte-bébé qui permet de porter de façon physiologique… en gros, un porte-bébé où l’enfant n’est pas suspendu par l’entrejambe mais porté de telle sorte que ses genoux soient plus hauts que ses fesses, et où son dos est correctement soutenu. Il existe de nombreux porte-bébés physiologiques – dont l’écharpe fait partie (j’en ai dressé une typologie ici).

Il faut savoir que l’on entend de plus en plus parler de « porte-bébé physiologique » pour désigner un certain type de porte-bébés en particulier, à clips ou sangles et donc ne nécessitant pas ou peu de noeuds, mais « physiologiques » néanmoins, dans le sens où ils respectent davantage la posture naturelle de l’enfant que les porte-bébés harnais dont on vient de parler (car l’enfant y est installé en position accroupie). Cette appellation, qui me semble avant tout commerciale, est pourtant en passe de passer dans le langage courant. L’Ergobaby et le Manduca en font partie et sont sans doute les plus connus du genre.

Ces modèles sont-ils réellement physiologiques ? Oui… et non 😉 La position accroupie de l’enfant est respectée… à condition que celui-ci soit installé correctement d’une part, et que la largeur de l’assise soit juste à la bonne taille pour lui permettre d’avoir les genoux plus hauts que les fesses (certains modèles permettent des réglages plus ou moins fins à ce niveau). En revanche le dos n’est pas soutenu (l’enfant peut se « tasser »).

C’est pourquoi ce type de porte-bébé ne doit pas être utilisé tant que l’enfant ne maintient pas un minimum son dos (les puristes diront : tant qu’il ne tient pas correctement assis), et il ne faut surtout pas forcer l’écartement des jambes… donc attendre que l’enfant puisse les écarter de lui-même (ce qui est largement bon… quand il tient son dos). Par ailleurs, dès que l’enfant dort, quelque soit son âge, il ne maintient de toute façon plus son dos lui-même (d’où le potentiel tassement, et/ ou chute de la tête vers l’arrière). Donc ils sont physiologiques : bien plus que les harnais, mais moins que l’écharpe (si elle est bien installée et avec certains nouages).

Quelques exemples de porte-bébés préformés... dits aussi "physiologiques"

La plupart de ces modèles proposent des réducteurs ou autres systèmes permettant de les utiliser dès la naissance. Je suis très réservée sur ces dispositifs : pour la majorité, ce sont finalement des harnais cachés dans un porte-bébé « physiologique » et l’enfant s’y retrouve suspendu par l’entrejambe. Et en tous les cas aucun de ces systèmes ne peut assurer un soutien du dos correct, essentiel pour les nourrissons. Pour moi, ils sont donc pour les tout-petits à réserver à un usage ponctuel.

Quel porte-bébé choisir pour porter de façon physiologique selon l’âge de mon bébé ?

Il existe donc différents types de porte-bébés physiologiques. Ils ont un point commun : ils permettent tous de porter de façon physiologique… mais pas forcément à tous les âges et bien sûr à condition d’être utilisés correctement ! Et comme on ne veut pas forcément acheter plusieurs porte-bébé, le  choix doit aussi se faire en fonction de ses « projets » de portage

Si bébé est tout petit (moins de 5/6 mois) : les seuls vrais porte-bébés physiologiques sont ceux qui permettront de maintenir son dos correctement (en plus de lui permettre, bien sûr, d’adopter une position accroupie)… autrement dit l’écharpe, ou, alternative intéressante pour ceux que les noeuds rebutent, le sling (l’écharpe avec anneaux, où il suffit de régler le tissu en tirant sur le pan qui dépasse des anneaux). Les autres solutions sont à utiliser de façon occasionnelle.
Voir aussi ce billet spécial : quel système de portage pour un nouveau-né sur la PorteBBthèque.

Le nouveau-né est porté en écharpe tissée, dans un nouage kangourou. Crédit photo : M. Favre (association Porter son enfant)

Quand bébé est un peu plus grand (6 à 18 mois) : l’écharpe et le sling restent tout à fait indiqués. Mais on peut aussi passer aux porte-bébés dits « physiologiques » ou aux porte-bébés d’inspiration asiatiques. Ils sont plus rapides à installer, et permettent de conserver la position accroupie. En revanche comme dit plus haut ils ne soutiennent pas (ou moins bien) le dos, et restent donc moins physiologiques que l’écharpe ou le sling, notamment sur des portages longs et réguliers et quand l’enfant dort. Mais quand le bébé est très remuant, à tendance hypertonique, l’installation dans l’écharpe, en particulier pour le portage dorsal (qui devient presque indispensable quand l’enfant grandit), peut s’avérer très acrobatique. Ces porte-bébés sont dans ce cas un grand soulagement pour le porteur 🙂 (comment ça, ça sent le vécu ?).
A partir du moment où l’enfant marche, les systèmes de portage d’appoint asymétriques (comme la poche ou le tonga) peuvent s’avérer très utiles : installés très rapidement, ils permettent à l’enfant de monter / descendre à sa guise. Attention certains ne supporteront pas le portage asymétrique à partir d’un certain poids (pour ma part je trouve que c’est toujours mieux que d’avoir le bébé à bras sans système de portage du tout !).

Bébé est porté dans le dos en Ergobaby (préformé)

Pour les grands bambins (plus de 18 mois) : de nouveau préformés et asiatiques risquent de ne plus être tout à fait physiologiques au niveau de la position des genoux… l’assise deviendra probablement trop étroite et les genoux ne seront pas plus hauts que les fesses. Ceci dit… ils restent bien pratiques quand même ! En particulier à un âge il est plutôt rare que l’on porte plusieurs heures par jour. A partir d’un certain gabarit néanmoins, ils deviennent franchement trop petits. Pour les grands donc, l’écharpe et le sling restent au top de la physiologie !

Un grand bambin de 3 ans, porté en écharpe

Bilan : l’écharpe et le sling sont donc, à tout âge, les systèmes de portage les plus physiologiques (je le répète, à condition d’être utilisés correctement). Ce n’est pas pour autant que les autres ne le sont pas, et qu’ils ne peuvent pas apporter une facilité au quotidien bien appréciable 😉 Aussi les préformés, ou asiatiques, sont pour moi un complément (quasi) indispensables pour les porteurs réguliers.

L'écharpe et le sling

Donc si on n’en achète qu’un : une écharpe tissée pour sa polyvalence.
Si on ne veut pas d’écharpe
: un sling… et/ou un préformé (pour avoir la possibilité de porter pas uniquement en asymétrique !). Je me range ainsi à l’avis de la Poule : le duo sling et préformé est le couple gagnant !

Et puis il existe de multiples modèles, des utilisations différentes selon les âges, les nouages, les finitions, les fréquences d’utilisation… Un petit tour sur Papotages autour du portage finira de vous en convaincre !

Comment savoir si je porte correctement ?

L’utilisation d’un système de portage physiologique ne garantit pas que l’on porte de façon physiologique. On peut très bien (et on le voit souvent) reproduire un bon vieux harnais avec une belle écharpe ! Par ailleurs, un bon portage est aussi (surtout) un portage où le bébé est en sécurité…

L’essentiel à retenir pour vérifier si bébé est bien porté :

– son dos est arrondi et soutenu
– il a les genoux plus haut que les fesses (et les jambes écartées,  selon son âge)
– le porte-bébé, quel qu’il soit, le maintient du creux du genou au creux de l’autre genou (et pas uniquement sous les fesses !)
Pour plus de détails sur la bonne position voir ici.

Extrait de la couverture de l'ouvrage de Ingrid Van Den Peereboom : Peau à peau, technique et pratique du portage

L’essentiel à retenir pour savoir si mon bébé est en sécurité :
l’air peut circuler autour de lui, ses voies respiratoires sont dégagées
– il n’a pas le menton en contact avec sa poitrine (signe qu’il s’est affaissé : sa capacité respiratoire est diminuée)
– il n’est ni trop couvert ni pas assez (voir détails ici)
– j’utilise un matériel de bonne qualité
je fais attention à lui même quand je le porte
Pour plus de détails sur la sécurité voir ici.

Quels sont les différents types d’écharpes ? Comment choisir ?

Il existe deux grands types d’écharpe : les tissées et les tricotées. Derrière ces termes techniques, se trouve une réalité bien palpable :

– les écharpes tissées sont… en tissu tissé (fils entrecroisés)  : elles sont non élastiques, fermes (parmi elles les plus « reconnues » sont les écharpes en sergé croisé)
– les écharpes tricotées sont élastiques (ce sont les écharpes dites aussi stretch, extensibles, souples… et parmi elles la plus célèbre est sans doute la Je Porte Mon Bébé, mais il en existe d’autres)
Pour plus de détails sur les différents tissages et le sergé croisé voir ici.

Ces deux types d’écharpes apportent des sensations très différentes, et ne permettent pas forcément les mêmes nouages. Là encore tout est affaire de choix personnel… Les écharpes extensibles sont souvent vendues pour leur simplicité : un noeud de base qui permet plusieurs positions. Pourtant elles nécessitent comme les tissées un apprentissage et il est facile de mal porter avec elles aussi ! Il faut noter qu’elles ne permettent pas de réaliser les nouages kangourou qui sont réputés les plus physiologiques. Mais, bien réglées, et correctement utilisées, elles procurent des sensations très appréciées par certains. A noter aussi : certains considèrent qu’elles deviennent inconfortables quand bébé devient plus lourd… d’autres non.

Les écharpes tissées sont les plus polyvalentes, elles permettent tous les types de nouages. Mais certains considèrent qu’elles sont plus difficiles à prendre en main.

Une écharpe tricotée (JPMBB) et une écharpe tissée (Didymos)

Pour ma part si je ne devais en avoir qu’une (je n’ose même pas l’imaginer ;-)), je choisirais une tissée, pour sa polyvalence justement. Mais je suis ravie d’avoir aussi ma JPMBB 😉

Quelle longueur d’écharpe choisir ?

Il y a différentes écoles. Selon les nouages que vous souhaiterez réaliser, vous aurez besoin de plus ou moins de longueur. Mais encore faut-il savoir quels nouages vous pratiquerez… et ça, c’est bien difficile à prévoir ! [nb : je ne parle ici que des écharpes tissées, les extensibles sont vendues en 5m20 généralement, seule JPMBB propose une courte mais que je ne conseillerais pas pour un premier achat, ou achat unique]

Les nouages kangourou, qui présentent l’avantage d’être les plus physiologiques, sont aussi ceux qui réclament le moins de tissu (un peu plus de 3m environ sont largement suffisants). Idem avec les hamac, qui en demandent encore moins (il s’agit de porter en asymétrique donc il suffit d’avoir assez de tissu – enfin juste un peu plus –  pour faire le tour de soi en passant sur l’épaule d’un côté et la hanche de l’autre). Les croisés, enveloppés croisés, double hamac demanderont des longueurs plus importantes.

A gauche le nouage kangourou nécessite peu de longueur, à droite le nouage croisé en demande bien davantage

Le problème c’est que faire un kangourou ou un hamac avec 5m de tissu est très peu commode, et que faire un croisé avec 3m de tissu est impossible… Il faut donc faire un choix 😉

Pour ma part, là encore, si je ne devais en avoir qu’une, j’en choisirais une qui me permette de faire un enveloppé croisé – mais surtout pas plus. Cela permet d’avoir la liberté de pouvoir faire tous les noeuds, sans mètres (trop) superflus pour les kangourous (mais cela reste trop long pour un hamac simple par exemple…). Dans mon cas, une écharpe de 4m20 remplit ces conditions.

Sur ce sujet, voir aussi le billet de la PorteBBthèque sur le choix d’une écharpe.

Quelle marque d’écharpe choisir ?

« Ce que quelqu’un d’autre ferait mieux que toi, ne le fais pas » : citation lue récemment sur un chouette blog que je suis régulièrement (qui n’a rien à voir avec le portage… et qui aura peut-être ici son ping le plus exotique) et qui est tout à fait de circonstance ici.

Donc sur ce sujet, je ne m’essaie même pas à un début de réponse et je renvoie à la PorteBBthèque,  et à ce même billet sur le choix d’une écharpe de portage. Rien à ajouter, tout est dit ! Ne pas hésiter non plus à naviguer parmi les différents modèles de la PorteBBthèque, décrits et commentés par Marie et ses lecteurs.

Où acheter mon écharpe – ou autre porte-bébé physiologique (même si j’ai un petit budget) ?

Les sites des fabricants commercialisent généralement leurs modèles en direct. Mais il existe aussi de nombreuses boutiques en ligne vendant écharpes, porte-bébés et accessoires de portage (cf. une liste non exhaustive sur mon annuaire Diigo). On trouve parfois quelques bonnes affaires et soldes sur ces boutiques en ligne.

Pour acheter en boutique réelle, il faut voir ce qui se trouve dans votre secteur… attention aux magasins de puériculture classiques qui ne vendent pas toujours des marques de qualité et surtout ne fournissent souvent aucun conseil « valable » pour utiliser ce type de produits (voire diffusent des informations fausses, faute de formation des vendeurs). A noter que de plus en plus de porte-bébés physiologiques se trouvent dorénavant dans le commerce, dans des boutiques spécialisées bio ou quelques chaînes (l’Ergobaby chez Natalys ou Natures et Découverte par exemple).

Autre piste à ne pas négliger : l’achat d’occasion. On trouve sur Ebay et Le bon coin de très bonnes affaires. Les marques de qualité tiennent de nombreuses années et les occasions sont souvent en parfait état… Une solution vraiment idéale pour les petits budgets. Je vais (encore) parler de la PorteBBthèque… Marie garde un oeil sur les sites d’annonces et nous fait partager de temps en temps les très bonnes affaires sur sa page Facebook… une bonne raison de devenir fan 😉

Je viens d’acheter mon écharpe : quel traitement lui faire subir avant de l’utiliser et comment l’entretenir ?

Pour une écharpe neuve : la faire tremper dans l’eau froide une nuit entière, puis la laver (30°C, tant qu’à faire avec une lessive la plus écolo possible). La laisser sécher à l’air libre (les courageux la repasseront… moi je ne l’ai jamais fait).

Les écharpes neuves sont souvent un peu « rêches » : pour les assouplir, on peut les tresser (pratique aussi pour les ranger), les utiliser comme plaid sur le canapé, et surtout… les utiliser !

Des écharpes tressées

Pour l’entretien : un lavage en machine, à 30°C, de temps en temps…

Quels noeuds je fais avec mon écharpe ?

Une fois l’écharpe soigneusement choisie, et achetée, reste la question centrale de savoir quoi faire avec… Car il existe plusieurs catégories de nouages : les kangourous, les hamacs et les croisés (détails ici). Les plus physiologiques sont les kangourous, mais ce sont aussi les plus techniques. Après, à chacun de faire son choix… chaque catégorie de nouages a ses avantages, et ses inconvénients, en terme de :
physiologie du bébé : les kangourous sont au top, les hamacs plus ou moins bons selon que le nouage choisi permette de régler le tissu au niveau du dos du bébé, les croisés sont les moins physiologiques a priori (mais il y a des façons de les optimiser, comme avec le double croisé avec les pans non déployés)
facilité d’installation : certains nouages (les croisés, doubles croisés et certains hamacs) peuvent s’installer sans bébé par exemple, ce qui peut être pratique dans certaines circonstances !
choix du porteur et du porté ! Le confort ressenti par l’un et l’autre a toute son importance, et ne pourra se révéler… qu’avec l’expérience !

Et puis la longueur de l’écharpe et sa nature (cf. plus haut les points sur les différents types d’écharpe, et le choix de la longueur) permettra de faire – ou pas , et plus ou moins facilement, certains nouages.

Un genre de noeuds avec lequel il n'est pas conseillé de porter un bébé 🙂

A partir de quand puis-je porter dans le dos ? Sur la hanche ?

En théorie, on peut porter devant, dans le dos ou sur la hanche dès la naissance. L’important est de choisir un nouage adapté aux nourrissons, donc qui soutiendra correctement son dos (kangourou, double hamac, sling), et d’être suffisamment à l’aise et compétent (ou d’être 2 !) au moment de l’installation pour ne pas faire balloter sa tête qu’il ne tient sans doute pas encore.

Après la seule réponse à cette question est : quand le porteur se sent prêt ! Selon le rang de naissance de l’enfant (on a plus vite besoin de ses mains pour un 2ème, 3ème, ou plus, que pour un premier…), et l’expérience en matière de portage du parent, cela pourra intervenir plus ou moins tôt. Mais il n’est pas inutile d’habituer bébé avant qu’il ne soit trop « vieux » (et particulièrement en pleine angoisse de séparation !), d’autant qu’il réclamera sans doute vers 3 mois à voir ce qu’il se passe autour et que le portage hanche ou dos sera à ce moment la réponse à sa demande (attention, pas le face au monde…).

A voir aussi : un billet de Papotages autour du portage sur le portage dans le dos d’un nouveau-né… oui c’est donc possible 😉

A voir sur Papotages autour du portage

Est-ce que je peux porter en écharpe s’il fait chaud ? S’il fait froid ? Comment ?

Oui, on peut porter par tous les temps. Le tout est de veiller à la sécurité du bébé et de s’assurer que lui n’ait ni trop chaud ni trop froid (détails ici).

Ensuite, l’hiver, des accessoires -vêtements de portage et accessoires pratiques pour bébés portés – ou petits trucs peuvent améliorer votre confort (et votre look) : détails ici, puis ici et ici.

L’été, c’est plutôt sur le type de nouage qu’il faudra jouer (privilégier les nouages où une seule épaisseur de tissu passe sur bébé), et puis si possible pour encore plus de confort choisir des tissus plutôt fins…

Est-ce utile de participer à un atelier de portage ?

Oui, tout simplement pour apprendre à maîtriser son porte-bébé, quel qu’il soit, à reconnaître une bonne position, à voir faire quelqu’un qui maîtrise son utilisation et qui pourra vous guider. Il existe de nombreuses monitrices dans toute la France, des ateliers gratuits ou payants… Bien plus efficaces que l’auto-formation (qui peut fonctionner aussi bien sûr ! mais on trouve sur internet – et même dans les manuels d’utilisation – des choses franchement mauvaises ; sans compter qu’il est difficile d’expliquer en ligne ce qu’il est plus commode de montrer en vrai), ils sont aussi l’occasion de partager ses interrogations, d’avoir un regard extérieur sur nos pratiques… et de s’améliorer !

L'annuaire du site Porter son bébé

Voilà pour ce tour d’horizon… qui j’espère pourra rendre service à certains !

 
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Publié par le janvier 21, 2011 dans Autour du portage, Trucs et astuces

 

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La fabrication d’un poupon de portage (ou la naissance de BradPitt)

Le poupon de portage est l’accessoire indispensable de la monitrice de portage. Il sert pour s’entraîner, quand ses propres enfants ne sont pas disposés à jouer les cobayes, et il sert aussi en atelier, quand il n’y a pas autant de bébés que de porteurs, ou que les bébés, là aussi, n’ont pas envie de jouer les cobayes (curieusement quand le bébé en question est profondément endormi, les parents sont souvent plus enclins à utiliser le poupon).

Pourquoi faut-il un poupon spécial ? Le poupon de portage a comme particularité première d’être lesté. Ceci dans l’objectif de le rendre plus « réaliste » : en effet rares sont les poupées classiques qui pèsent plus de 500g, ce qui n’est pas très ressemblant avec ce que peut donner le portage d’un vrai bébé… Idéalement le poupon de portage a aussi le dos un peu arrondi, et peut replier ses genoux plus haut que ses fesses pour pouvoir se mettre en assise profonde. Car le réalisme compte pour donner confiance aux parents d’une part, mais aussi pour permettre de s’entraîner dans des conditions plus proches de la réalité (ça marche aussi avec une grosse peluche… mais disons que c’est moins pédagogique ;-)).

Les poupons de portage peuvent s’acheter tout faits. Seulement… ils coûtent un bras ! Pas moins de 70€ généralement, et plutôt autour de 100 (sans compter les frais de port). Alors une fois la formation de monitrice payée, et la collection de porte-bébés étoffée, cela fait quand même cher la poupée. Ils ne sont pas non plus si faciles à trouver : il y en a chez Renate’s (site en allemand) – d’ailleurs ils sont pour beaucoup fabriqués, et trouvables en Allemagne (une recherche sur « Tragepuppe » dans un moteur de recherche permettra d’identifier des sites comme celui-ci ou celui-là par exemple).  Je sais que Hoppediz en propose un aussi, mais il n’apparaît pas sur le site en français.

Poupons Renate's

 

Mais il est possible, à moindres frais, de le fabriquer soi-même. Voici donc le récit de ma petite expérience en la matière…

Les ingrédients

  • 1 poupon à transformer
  • 3 à 5 kilos de riz rond ou de lentilles (qui ont un bon rapport poids / volume, puisque l’espace au sein du poupon est tout de même limité et qu’il faut y caser entre 2 et 4 kilos de matière !)
  • 1 pièce de tissu (pour refermer le ventre), un carré de 15 cm de côté faisant largement l’affaire
  • 1 couche et 1 tenue bébé pour rhabiller le poupon (taille 3 à 6 mois selon la taille du poupon) !
  • des ciseaux
  • du fil et une aiguille
  • une balance (de cuisine ou pèse-personne, selon la place sur le plateau)
  • quelques paires de vieux bas ou collants (facultatif) : pour répartir le riz dans le corps du poupon
  • 1 axe en bois (facultatif, selon la forme du poupon) pour maintenir l’axe tête/ corps

Coût de l’opération : il dépendra du prix du poupon (qui peut varier beaucoup – cf. plus bas). Pour le reste, j’ai pour ma part acheté du riz rond 1er prix aux alentours de 1€ le kilo. J’avais déjà tout le reste.

Etape 1 : trouver le poupon

En premier lieu, il faut trouver un poupon qui pourra se transformer en poupon lesté. Celui-ci devra avoir plusieurs caractéristiques :

  • avoir un corps en tissu, afin qu’il puisse être ouvert, puis rempli et surtout qu’il puisse adopter une position modulable (pas facile avec un poupon en plastique ou en porcelaine ;-))
  • le corps d’un seul tenant, c’est-à-dire pas de coutures au niveau des épaules et du haut des jambes pour tenir les membres (cela peut se faire avec ce type de poupons cousus mais c’est plus difficile – les ouvertures et re-coutures devront être faites 5 fois, une fois pour chaque membre et une fois pour le ventre – et le réalisme est moindre).
  • un air sympathique, et au moins qu’il ne fasse pas peur (c’est peut-être un peu subjectif, mais c’est hyper important !)

Au niveau de la taille, on peut aller de 40cm à 60cm environ, selon que l’on veut une poupée de type nouveau-né pour les nouages ventraux, ou un « grand » poupon qui servira davantage à monter les nouages latéraux et dorsaux. Le poupon « passe-partout » est celui de 50cm environ.

Où chercher ? Il y a plusieurs solutions, plus ou moins économiques… et plus ou moins chronophages ! Elles sont classées ici par ordre de prix croissant (et ordre de temps décroissant ;-)) :

  • arpenter les brocantes et vide-greniers pour trouver son bonheur. J’ai testé… et après plusieurs semaines à ne voir que des poupées en porcelaine, voire des poupées avec juste la tête (j’en frémis encore), j’ai fini par renoncer. Déjà je ne suis pas chineuse dans l’âme… l’espoir de trouver une poupée qui corresponde à ce que je cherchais pour quelques euros s’est amenuisé au fil du temps (perdu). Ceci dit je ne dis pas que ça ne peux pas marcher, mais il faut compter sur sa chance ou avoir un peu de temps devant soi
  • tenter les magasins de type « foire à n’importe quoi » et bric à brac. Là encore, il faut compter sur un peu de chance, mais elle reste plus élevée qu’en brocante !
  • acheter une poupée en magasin de jouets. C’est la solution que j’ai finalement adoptée après l’échec des deux premières. Mais même là ce n’est pas si simple : déjà il n’était pas question pour moi de mettre plus de 20€ dans une poupée destinée à se faire ouvrir le ventre (la poupée lestée Corolle ça fait quand même mal au porte-monnaie), et puis il faut constater que moults modèles sont équipés d’options sophistiquées totalement contre-productives au vu de mes objectifs (la poupée qui fait pipi n’était en effet pas envisageable, et non je ne voulais vraiment pas la poupée avec poussette, transat, chaise haute ou table à langer). Et je ne parle pas du fait que la majorité des poupées sont minuscules (autour de 36cm). Bref, là où je suis allée, et avec mes critères, il me restait… 1 modèle. C’est donc celui que j’ai pris, un grand poupon de 60cm pour 20€.

L'heureux élu

Etape 2 : préparer le matériel

Il s’agit là de simplement sortir tout ce dont on aura besoin au cours de la fabrication (cf. liste des ingrédients). Eloigner si possible les enfants de l’espace de travail peut se révéler judicieux (ciseaux et aiguilles sont en effet dans les parages… sans parler du riz qui a tendance à s’éparpiller, pour la plus grande joie des petits qui aiment ramasser et manger tout ce qu’ils trouvent… comment ça, ça sent le vécu 😉 ??).

Etape 3 : éventrer le poupon

Attention : âmes sensibles s’abstenir !!

On prend les ciseaux et on fait une coupe au niveau du bas ventre sur une dizaine de centimètres, dans le sens de la largeur. Retirer la mousse, mais ne pas la jeter car elle sert ensuite à rembourrer le poupon et à caler le riz.

La découpe du ventre...

... et l'extraction de la mousse

Etape 4 : lester le poupon

Il faut d’abord calculer le poids de riz (ou lentilles) qui sera mis dans le poupon. Pour ce faire, on pèse le poupon une fois vidé de sa mousse et on fait la différence avec le poids final visé. Voici quelques mesures pour donner un ordre d’idée : pour un poupon de 40cm, compter qu’il devra peser 2kg environ ; 3 kg pour un poupon de 50cm et 4,5kg pour un poupon de 60cm.

Je ne l’ai pas fait mais je crois qu’il serait utile en fonction du poids à « insérer » de décider avant quel poids de matière doit aller dans chaque membre : ça évite de se poser la question au fur et à mesure et cela permet de s’assurer qu’une jambe ne pèsera pas le double de l’autre ! Attention à compter que la tête doit peser relativement lourd par rapport au poids total, toujours dans un souci de réalisme (pour ma part je crois y avoir mis près d’un kilo…).

On commence alors à insérer le riz ou les lentilles dans le corps du poupon. J’ai souvent vu que l’on conseillait de placer le riz dans des vieux bas ou collants, pour éviter qu’il ne se répartisse mal ou se déplace trop dans le corps au fil du temps. Pour ma part, j’ai commencé ainsi mais j’ai finalement renoncé, car j’utilisais la mousse pour caler le riz aux endroits adéquats (ce qui m’évitait de transvaser le riz dans les bas, opération un peu pénible, à plus forte raison quand le bas est filé et laisse donc passer les grains de riz : penser si on procède ainsi à correctement nouer les extrémités pour éviter ce désagrément). Je n’ai pas encore de problèmes de riz qui se déplace… mais mon poupon est encore jeune !

L'insertion du riz dans un vieux bas

J’ai commencé par les jambes : attention à préserver la « cassure » des genoux pour la position accroupie : en mettant du riz en bas, puis de la mousse au niveau du genou, puis de nouveau du riz au niveau de la cuisse. Caler au fur et à mesure avec la mousse si nécessaire, en fonction de la quantité de matière à insérer (je pesais pour ma part au fur et à mesure pour m’assurer du bon déroulement de l’opération).

La première jambe

J’ai ensuite procédé au remplissage des bras, selon le même principe que les jambes.

Le remplissage des bras

J’ai continué avec la tête. Celle de mon poupon était prolongée à l’intérieur du corps par un gros axe en plastique qu’il suffisait en fait de tirer pour accéder au « creux » du crâne (bon, je l’ai découvert après avoir découpé le bout de cet axe… mais c’est pas grave j’ai refermé avec de la mousse ;-))

Bourrage de crâne (attention photo potentiellement traumatisante)

Selon l’allure du poupon ainsi constitué, il peut être utile de placer un axe en bois de la tête jusqu’au milieu du ventre afin que le poupon tienne sa tête et sa « posture ». Je n’ai pas eu à le faire car d’une part le mien était déjà bien calé, et d’autre part car il avait déjà cet axe avec le morceau de plastique qui fixait la tête au corps.

L'axe en plastique partant de la tête jusqu'au milieu du ventre (qu'il suffisait donc de retirer... et pas de découper)

On finit par le ventre, en continuant à bourrer avec la mousse, jusqu’à ce que le poupon ait une allure… de bébé ! On pèse le résultat final avant de passer à l’étape suivante.

Le rembourrage final...

Etape 5 : refermer le poupon

On place le carré ou rectangle de tissu sur l’ouverture du ventre (qui doit être plus large vu que le poupon est plus rempli !) et on coud.

Etape 6 : les finitions

On met une couche au bébé (j’ai pour ma part rajouté de la mousse dans la couche afin d’accentuer la largeur de son assise – certains préfèrent mettre des couches lavables qui sont effectivement plus rembourrées), et on l’habille !

La mise en place de la couche - rembourrée

Le rhabillage (avant relooking) et la pesée finale

Vérification (et accentuation) de la cassure des genoux pour la position accroupie

Conclusion

Fabriquer son poupon est une activité ludique, qui revient moins cher que l’achat d’un tout fait. Néanmoins cela prend naturellement plus de temps, pas tellement pour la réalisation qui est vraiment rapide (je dirais une grosse demi-heure si l’on est sans enfants à surveiller, une heure avec), mais surtout pour trouver et rassembler le matériel… et notamment le poupon !

Au niveau du résultat, je trouve que cela n’est pas si mal, même si les genoux doivent un peu s’assouplir, et que le dos est plus droit qu’arrondi… Du coup l’assise profonde n’est pas, il faut l’avouer, parfaite. Mais il est tout à fait utilisable comme tel, y compris pour montrer les principes d’un portage physiologique.

Voici donc comment BradPitt a fait son entrée à la maison… pour le plus grand bonheur de ma fille. Pourquoi BradPitt alors ? Parce qu’il les fait toutes craquer 😉

Remerciements et crédits 🙂

Je remercie mes compagnonnes de dépeçage de poupon, Audrey et Marie. Marie a travaillé sur un poupon plus petit, avec des coutures au niveau des bras et des jambes. Le voici au moment de la couture finale :

Au final : plus pénible de découper / recoudre plusieurs fois, et les mêmes défauts que le mien au niveau de l’arrondi du dos (il est peut-être même plus droit encore). Mais faisable quand même !

Crédit photos : Audrey (auteur des 221 photos prises durant cet après-midi, parmi lesquelles celles qui ont servi à illustrer ce billet).

Et désolée d’avoir mis tant de temps à l’écrire, ce billet… maintenant on va dire que c’est mon cadeau de Noël 😉

 
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Publié par le décembre 20, 2010 dans Autour du portage, Trucs et astuces

 

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La fabrication d’une écharpe… petit détour par l’art du textile

Un bon tissu est essentiel pour faire une bonne écharpe… confortable (pour le porteur mais aussi pour le porté), sûre et durable !

Il y a deux grands types d’écharpes : les écharpes tissées, généralement en sergé croisé (tissu « rigide ») et les écharpes tricotées (écharpes souples ou stretch). Pas très calée en matière de textiles, j’ai voulu faire un point sur ce qui se cachait concrètement derrière ces termes techniques, et pour comprendre le processus de fabrication d’un textile donné. Et comme on parle ici écharpes, je me suis plus particulièrement penchée sur la question du sergé croisé et finalement sur les critères qui feront qu’un bout de tissu fera, ou non, une bonne écharpe de portage.

Echarpe tricotée Je Porte Mon Bébé et écharpe tissée Didymos

Voici donc un petit résumé de ce que j’ai compris du processus de création d’une pièce textile…

Commençons donc par le début : qu’est-ce qu’un tissu ?

D’après Sophie George et son encyclopédie « Le vêtement de A à Z« , « il existe de multiples variétés de tissus, chacune se caractérisant, d’une part, par sa composition (coton, laine, polyester, etc.) et, d’autre part, par son armure (toile, sergé, satin, etc.). »

Il y a ainsi deux caractéristiques principales à un tissu donné : sa composition, autrement la matière dans laquelle il est réalisé (coton, polyester, lin…), et son tissage, ou armure, c’est-à-dire la façon dont les fils de matière sont tissés entre eux. Cette définition est valable pour les matières… tissées, c’est-à-dire pour les textiles fabriqués par entrecroisement de fils. Nous le verrons plus bas, il y a d’autres méthodes que le tissage – en l’occurrence le tricotage – pour fabriquer un textile.

Donc si on adapte cette définition du tissu pour l’élargir à toute pièce textile, on peut dire que cette dernière a deux caractéristiques : sa composition (nature de la fibre), et la façon dont les fils de fibres sont assemblés.

Quelles sont les différentes compositions possibles d’une fibre textile ?

Il existe différents types de fibres qui produiront les différentes compositions possibles du tissu :

– les fibres naturelles : elles peuvent être végétales (comme le coton ou le lin, mais aussi le jute, le chanvre, …) ; ou animales (comme la laine ou la soie)

Quelques exemples de fibres naturelles

– les fibres chimiques : elles peuvent être artificielles (leur matière première est naturelle : c’est le cas par exemple de la viscose) ; ou synthétiques (obtenues à partir de synthèses moléculaires uniquement, comme par exemple le nylon, les polyamides, les polyesters…)

Quelques exemples de fibres chimiques

Certaines fibres, comme le coton ou la laine par exemple, sont trop courtes pour être utilisées telles quelles dans la réalisation des tissus. Elles vont donc d’abord être filées, c’est-à-dire que les fibres vont être tordues entre elles et vont former un long fil, suffisamment solide pour ne plus se défaire ensuite.

Filature industrielle (source : Wikipedia)

Et que fait-on de la fibre ensuite ?

Au moment où on dispose des fils, il est possible de former une pièce de textile. Il existe deux méthodes principales : le tissage et le tricotage.

Le tissage

C’est dans ce cas que l’on parle armures (ou tissages), terme désignant la façon dont les fils s’entrecroisent. Pour qu’il y ait entrecroisement, il faut disposer de fils disposés verticalement (fils de chaîne) et de fils disposés horizontalement (fils de trame). Il y a 3 types d’armures :

  • la toile: le fil de trame passe alternativement sur et sous les fils de chaîne.

    Schéma d'une armure toile et exemple sur une pièce de tissu

  • le sergé : « Le fil de trame passe sous un puis sur deux autres fils de chaîne en décalant d’un fil à chaque passage » (article Wikipédia sur le sergé). Ainsi un sergé simple donnera un effet oblique (en diagonale, ou en chevrons), il dispose d’un endroit et d’un envers.

    Schéma d'une armure sergé et exemple sur une pièce de tissu

  • le satin : l’explication de la confection est un peu plus complexe, il faut voir le schéma pour (un peu ;-)) mieux comprendre :

    Schéma d'une armure satin et pièce de tissu

Les schémas d’armures ci-dessus viennent de ce site.

Il existe des sous-catégories, ou variantes, pour chacun de ces types de tissages. Le sergé croisé est ainsi un type de sergé, constitué de 2 sergés simples qui vont dans des directions différentes (cf. cette définition de texsite.info). C’est pourquoi le tissu n’a pas d’envers, et on ne peut pas identifier un « sens » prédominant sur une des 2 diagonales comme dans le cas d’un sergé simple.

Exemples de tissages en sergé croisé

Cette méthode de tissage donne au textile des propriétés particulières : il est suffisamment solide pour permettre un bon maintien, et ne pas se déformer dans le temps, mais suffisamment souple pour rester confortable. Les lignes de serrage peuvent se faire dans chaque diagonale, ce qui permettra d’ajuster le tissu finement autour du corps de l’enfant lors du réglage de l’écharpe pli par pli. En bref, le tissu est rigide si on le tire dans la longueur, et plus souple si on le tire dans la diagonale (peu importe laquelle).
Les fabricants d’écharpes tissées de bonne qualité ne s’y trompent pas : à ma connaissance tous utilisent principalement cette technique de tissage !

Le tricotage

Un seul fil (pas de chaîne ni de trame), enroulé et bouclant sur lui-même, est utilisé pour former des mailles. Le tricot se caractérise ainsi par son extensibilité : il est élastique dans tous les sens.

Une machine à tricoter

A noter qu’il existe aussi d’autres méthodes pour former un textile à partir d’une fibre, comme le feutrage par exemple qui consiste à enchevêtrer les fils entre eux.

Résumé… et conclusion

On peut résumer le processus de création d’un textile par le schéma suivant :

Le mode de tissage (en sergé croisé en l’occurrence) désigne donc simplement la façon dont les fibres s’entrecroisent : condition nécessaire pour disposer d’une bonne écharpe tissée… mais non suffisante !

Chacune des autres étapes, depuis le choix de la fibre et sa qualité jusqu’à sa teinture et sa couture, est aussi importante pour assurer la qualité globale du produit final. Et même au niveau du mode de tissage, on peut trouver des sergés croisés de plus ou moins bonne qualité en fonction, notamment, du nombre de fils utilisés…

Cet article sur le site Storchenwiege sur le processus de création de leurs écharpes rend compte de cette complexité et des différents éléments à intégrer, tout au long de la chaîne de production, pour réaliser une écharpe de qualité. Car si porter son enfant, c’est tout un art, confectionner une bonne écharpe, c’est tout un métier !

Source : site Storchenwiege


Pour en savoir plus :

 
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Publié par le septembre 25, 2010 dans Autour du portage

 

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Tresser son écharpe… ou comment ranger des mètres (et des mètres) de tissu

Je me suis longtemps demandé que faire de mon écharpe quand bébé n’était pas dedans… A l’intérieur, elle servait de plaid de canapé, le reste du temps elle était pliée (oui mais encore faut-il avoir un endroit où stocker la chose !). A l’extérieur, c’était encore moins facile. Alors elle finissait souvent en boule sous mon bras, ce qui est assez peu commode pour le transport (à plus forte raison quand le second bras est occupé à porter le bébé, qui n’est donc plus dans l’écharpe).

Et puis, j’ai découvert qu’on pouvait tresser son écharpe… Et là, les avantages sont multiples :
– cela permet de transformer une écharpe de 5 mètres de long en une tresse d’à peine un petit mètre
– ça s’apprend vite et… ça se fait vite
– cela peut se faire en tenant bébé dans un bras… avantage indéniable quand on est dans un magasin, au resto…
– cela permet d‘attacher la dite-écharpe à un porte-manteau, ou encore de la poser sur son sac à mains (pratique, en déplacement)
– la tresse se défait en un rien de temps, et cela peut même être réalisé par un aîné qui trouvera en outre cela follement amusant
– cela permet d’assouplir le tissu, et est particulièrement utile quand l’écharpe est neuve et/ ou le tissu un peu rêche

Comment tresser son écharpe ?

Une vidéo sur Youtube montre comment faire (elle dure 57 secondes et permet très bien de visualiser le geste).

Sinon je me suis essayée à un petit pas à pas en photos :

On pose l'écharpe à une vingtaine de centimètres d'une des extrémités sur son poignet droit, et on maintient l'extrémité avec la main gauche (en la faisant passer devant le long pan de tissu)

La main gauche tient toujours l'extrémité et la main droite va chercher le tissu sous le croisement formé par l'extrémité

La main droite ramène le tissu attrapé en arrière, ce qui forme la première boucle

La main droite repasse dans la première boucle formée pour attraper le pan de tissu long un peu plus bas

On tire le tissu en arrière et la deuxième boucle est ainsi formée. On peut recommencer l'opération jusqu'au bout en repassant la main dans la boucle précédente pour former la suivante

Voilà ! (on peut serrer les boucles davantage)

Et pour défaire la tresse ?

Là c’est encore plus rapide, il suffit de tirer sur une extrémité et en quelques secondes on retrouve sa belle écharpe prête à l’emploi.

Voilà une extrémité prête à être tirée... S'il y a une boucle fermée de chaque côté il suffit de défaire la première à la main, et le reste vient en tirant...

Il n’y a plus qu’à tresser… et à dé-tresser !

 
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Publié par le septembre 6, 2010 dans Autour du portage, Trucs et astuces

 

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Porter sa poupée

Les aînés veulent souvent faire comme Papa et Maman… Les magasins de jouets regorgent de mini-poussettes, mini-berceaux, mini-transats : mais pour les parents porteurs ?

Je pense que tout parent qui s’intéresse au portage rechignera à voir son enfant porter, même une poupée, dans un porte-bébé non physiologique comme on peut aussi en trouver dans les magasins sus-cités…

Quel portage « physiologique » 😉 pour les poupées ?

Heureusement les fabricants d’écharpes ne sont pas en reste et nombreux sont ceux qui proposent désormais un modèle mini pour porter sa poupée !

On en trouve chez Storchenwiege, Je porte Mon bébé, Néobulle, Colimaçon, chez Bybay, Kubeba ou encore Lunes et Lutins qui propose un large choix de modèles (compter entre 14€ – la Colimaçon- et 29€ -la JPMBB- selon les modèles).

Et comme les grands, les petits disposent aussi d’alternatives à l’écharpe en matière de portage physiologique des poupées…

On trouve ainsi des slings pour poupées (comme ce BBsling chez Petites Bulles ou le Bulline chez Maman Bébé Nature), mais aussi une offre de mini mei-tei (comme ce BBTai chez Zebulange) ! Au rayon des porte-bébés préformés on peut même acheter… le porte-poupée Ergobaby (vendu 24,90€) !

Le porte-poupée Ergobaby

Et si on veut faire soi-même ?

Si le choix du tissu se révèle délicat quand on veut fabriquer de quoi porter un vrai bébé, cela est moins crucial quand il s’agit de porter une poupée… Ainsi la réalisation d’un porte-poupée peut se révéler économique, et c’est aussi une bonne façon d’exprimer sa créativité !

Faire une écharpe est relativement simple, même quand on n’est pas couturière. Ce tuto sur la Fabrique de crevettes l’explique très bien.

Pour faire un sling on peut se référer à ce billet de Kat & Cie.

Et pour les mei-tei, on peut consulter le blog Kat & Cie de nouveau, avec un tuto très clair et bien expliqué.

On trouve des tutos couture de slings et mei-tei format adultes sur le net, ceux qui préfèrent peuvent aussi réduire les dimensions pour fabriquer leurs porte-poupées.
J’avoue pour ma part que je préfère trouver directement les bonnes dimensions, mais je ne suis pas une as de la couture 🙂

J’ai aussi trouvé une explication toute en images pour faire un porte poupée tube… sur le blog de la Corte.

J’ai testé pour vous… la réalisation d’une écharpe maison

Première étape : trouver le tissu. Là, j’ai fait une expédition chez Toto pour trouver de quoi faire une écharpe pratique pour mon loulou… Je suis tombée sur un tissu plutôt stretch, très léger, dans les violets clairs (pas très viril mais pas rose bonbon non plus… donc ça va !). Prix : 1,50€ le mètre. Très raisonnable. Me voilà donc partie avec 2,50 mètres de tissu, avec tout de même la crainte de la difficulté de travailler un matière aussi élastique ; mais toute contente de pouvoir lui faire une écharpe stretch (plus pratique à nouer !).

Deuxième étape : sortir tout son bazar. Machine à coudre, ciseaux, crayons à tissus, épingles, fils… Pour les pratiquants occasionnels, penser ici à dépoussiérer la machine et à ressortir le mode d’emploi…

Troisième étape : découper le tissu aux bonnes dimensions. J’ai choisi 2,50m en longueur pour 37/ 38cm en largeur. J’ai quelques difficultés à effectuer des découpes droites sur de longues pièces alors les mesures sont un peu approximatives.

Quatrième étape : ourler les bords. Là, j’ai fait comme j’ai pu. Parce que le tissu stretch c’est pas facile à ourler. Encore moins quand la découpe est moyennement droite (cf. 3ème étape). Finalement j’ai fait une espèce de roulotté et j’ai cousu avec un point droit sur toute la longueur (j’ai prévenu plus haut, je ne suis pas une as de la couture, mais j’essaie de m’améliorer).

Cinquième étape : découper une forme sympa dans une autre pièce de tissu. J’ai choisi un nounours. Coudre la dite pièce de tissu au milieu de l’écharpe.

(je ne suis pas non plus une as de la découpe artistique)

 

Sixième étape : attraper son adorable bambin et lui faire essayer la chose.

Conclusion : les finitions ne sont pas terribles, l’ourlet est de travers, le nounours taillé un peu trop gros et dans un tissu pas forcément assorti au reste… Mais l’écharpe marche super bien, elle est toute légère, et surtout mon bonhomme est tout content ! Comme quoi, pas besoin d’avoir des doigts de fée pour faire une mini-écharpe. Et puis il faut être honnête, ça aurait quand même été plus simple avec un bête coton même pas élastique…

Quelques recommandations utiles

Faire quelques essais de points sur un morceau de tissu avant de se lancer à coudre sur l'écharpe...

Quand on a la flemme de surfiler, ne pas découper l'empiècement dans un tissu qui s'effiloche

Ne pas se décourager si les fils s'emmêlent un peu et que la machine s'emballe

Assumer sa flemme jusqu'au bout, dans la couture de l'empiècement. Mais ne pas oublier de prévenir le bambin qu'il vaut mieux ne pas tirer sur le nounours...

Utiliser les ciseaux pour couper les fils épais. Parce qu'avec les doigts, le fil, ça coupe.

Se rappeler que quand les enfants sont dans la pièce, c'est déjà bien de mettre hors de portée les aiguilles et les ciseaux. Mais ne pas oublier les bobines de fils, parce que les enfants pourraient trouver très marrant d'attraper le bout qui dépasse... et de tirer.

Et quand on n’a pas de porte-poupée et que Junior veut absolument, comme Maman, porter son bébé en écharpe ?

Dans ce cas, un foulard de Maman peut tout à fait faire l’affaire. Il vaut mieux le choisir le plus long possible, sachant que de toute façon il y a peu de chances que vous ayez dans votre garde robe un foulard de 2,50m de long. Ensuite on adapte les nouages à la matière et à la longueur…

 
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Publié par le août 4, 2010 dans Autour du portage

 

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