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Notes de lecture : Un sommeil paisible et sans pleurs, Elizabeth Pantley

28 Juil

Un sommeil paisible et sans pleurs : aider en douceur son bébé à dormir toute la nuit

Elizabeth Pantley

Editions AdA, 2005, 328 pages

Elizabeth Pantley est maman de 4 enfants, dont 2 ont été de très mauvais dormeurs. Ne se reconnaissant ni dans les méthodes partisanes du « laisser pleurer » ni dans les théories à l’extrême inverse qui prônent une écoute totale de l’enfant aux dépens de ses propres besoins, elle a mis au point une méthode intermédiaire, pour amener les enfants à dormir, tout en douceur.

La méthode se décompose en 10 étapes, certaines relevant plutôt de l’information, d’autres de l’action et d’autres enfin sont des propositions.

Les deux premières étapes sont en fait des rappels sur les règles de sécurité concernant le sommeil du nourrisson (les consignes en matière de mort subite du nourrisson, la sécurité du lit de l’enfant les règles en matière de cododo) ; et sur la façon dont fonctionne le sommeil de l’enfant. Elle explique ici que les rythmes biologiques de l’enfant ne sont pas encore réglés, et que plus il est jeune plus son sommeil est léger… et plein de micro-réveils, qui sont en fait la source des problèmes (l’enfant se réveille complètement et ne parvient pas à se rendormir). Les réveils sont biologiques, et ne sont un « problème » que pour nous adultes qui le vivons mal. Pour l’auteur, le savoir et le reconnaître permet aussi d’avoir des attentes réalistes vis à vis du sommeil de son enfant.

La troisième étape constitue le début de la mise en pratique « concrète » : Elizabeth Pantley propose en effet un modèle de « fiches de sommeil » permettant de faire le bilan du sommeil de son enfant (période précédant l’endormissement, façon de l’endormir, réveils…), et de mesurer ensuite ses évolutions par rapport à cette base.

La quatrième étape constitue le « coeur » de la méthode Pantley. C’est ici qu’elle développe pistes et propositions de solutions pour améliorer le sommeil de son enfant. Deux tranches d’âge sont distinguées : avant et après 4 mois. Certaines méthodes sont applicables à tous.

Pour les enfants de moins de 4 mois elle préconise notamment :

  • de dissocier l’endormissement de la tétée (faire dormir l’enfant sans qu’il ait nécessairement sein ou tétine dans la bouche, dès que c’est possible)
  • de le mettre dans son lit… au moins de temps en temps !
  • de ne pas considérer que tous les bruits faits par bébé la nuit sont des réveils… un bébé qui dort (vraiment) peut être bruyant !
  • de l’aider à distinguer le jour et la nuit
  • d’écourter les siestes trop longues (vraiment trop longues…)
  • de surveiller les signes de fatigue de son tout petit
  • de veiller à son confort, mais aussi à celui de la maman (plusieurs conseils sont donnés pour faire de son lit un espace douillet et accueillant)

Mais globalement, en dehors de ce cadre positif autour du sommeil qui peut être posé dès la naissance, il faut accepter à cet âge… que bébé se réveille la nuit !

Après 4 mois, l’auteur propose des méthodes plus actives, qui réclament au préalable que les parents soient motivés, et prêts à changer ; mais aussi qu’ils s’assurent que bébé est dans de bonnes conditions (notamment qu’il est assez nourri le jour et que son besoin de contact est satisfait). Dès lors plusieurs actions peuvent être mises en oeuvre, et notamment :

  • mettre en place un vrai rituel, le détailler, phase par phase, et l’écrire pour s’y référer
  • avancer l’heure du coucher
  • mettre en place des routines aussi le jour, pour que l’horloge biologique de l’enfant se cale
  • ne pas négliger l’importance des siestes, qui doivent être régulières et accompagnées d’un mini-rituel
  • faire aimer son lit à l’enfant (lui faire passer des moments agréables, de jeux calmes, à l’endroit où il dort)
  • travailler sur les divers signaux, ou ancres du sommeil : le rituel les englobe, mais il y a aussi le doudou, les mots-clés du sommeil, la musique… qui doivent être utilisés non pas au moment où bébé hurle mais quand il est calme, sur le point de s’endormir. C’est ainsi que l’ancre qu’ils produiront sera associée à un moment positif, et qu’ensuite ils pourront être utilisés comme véritables signaux du sommeil, pour aider l’enfant à trouver la voie des rêves…
  • comme avant 4 mois, il faudra travailler à rompre l’association sommeil / succion : c’est le « sevrage Pantley » qui consiste à amener bébé à s’endormir sans le sein ou la tétine en bouche, en lui retirant avant l’endormissement complet et en l’accompagnant en lui fermant la bouche et en le berçant… et en recommençant autant de fois que nécessaire ! Il faudra aussi tâcher de raccourcir les tétées nocturnes, et de ne pas rester trop près de bébé physiquement la nuit (quitte à simplement se retourner si on dort… voir à faire semblant de dormir quand il bouge ;-)). Si les parents se sentent prêts, ils pourront aussi l’aider à regagner son lit… en lui montrant que même s’il ne dort plus avec eux ils continuent à accourir dès qu’il en a besoin !
  • pour les plus grands, on pourra créer un « livre du sommeil » (des photos de bébé, de son évolution, qui se termine par l’enfant acceptant le coucher) ou encore ue affiche du sommeil qui donne les étapes du rituel et à laquelle l’enfant peut donc se référer.

De la 6ème à la dixième étape, il s’agit de rédiger ses fiches de sommeil, de choisir les méthodes à utiliser, de les mettre en oeuvre, de faire des feed-back, d’évaluer ses progressions, et de réajuster éventuellement ses stratégies. Des modèles de fiches et cadres de questionnement sont proposés.

L’ouvrage comporte également de nombreux témoignages de mamans très encourageants, mais aussi des conseils pour ceux pour qui rien ne fonctionne (revoir la méthode, s’accorder des pauses…). Le sommeil de la maman n’est pas oublié : il y a même des conseils pour aider les mamans qui ont des bébés qui dorment mais qui ne parviennent plus à trouver le sommeil.

L’ensemble des pistes présentées sont toujours très nuancées, et reconnaissent le droit (le devoir ?) de chacun de les adapter à son propre enfant, à son propre environnement. L’auteur « autorise » les retours en arrière, elle les pose même comme complètement normaux. Elle reconnaît aussi le droit de chacun de VOULOIR dormir, et de trouver les solutions qu’il faut… sans pour autant laisser pleurer bébé.

Mon avis :

Je connaissais la méthode Pantley pour en avoir entendu beaucoup parler sur divers forums et sites web. Pour moi il s’agissait simplement de travailler sur le rituel de l’endormissement, et sur la dissociation du lien sommeil / succion. Mais j’ai été très agréablement surprise par la lecture de l’ouvrage, que j’ai trouvé très positif, très bienveillant… très humain !

Son postulat de base, ne pas accepter de laisser pleurer mais ne pas accepter non plus d’être réveillée toutes les heures, me correspond tout à fait. J’ai beaucoup apprécié le fait qu’elle affirme à la fois qu’il est NORMAL qu’un enfant dorme « mal » la nuit (mal au sens où nous adultes, l’entendons), et que de toutes façons cela finit par passer. Bref elle ne survend pas non plus une solution miracle ! Mais elle n’en reste pas à ce constat et propose des solutions pour que nous, adultes, puissions « survivre » à cette tornade nocturne que peut devenir sa petite merveille 😉

Au niveau purement pratique, certaines choses pleines de bon sens me semblent toutefois bien difficiles à mettre en oeuvre, surtout quand on n’en est pas au premier (établir un -long- rituel calme, et avancer l’heure du coucher quand un aîné doit aussi être géré est un peu difficile…). Mais certaines pistes gagnent à être entendues… et testées !

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5 Commentaires

Publié par le juillet 28, 2011 dans Porter... et lire

 

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5 réponses à “Notes de lecture : Un sommeil paisible et sans pleurs, Elizabeth Pantley

  1. Laurie Legros

    juillet 28, 2011 at 21:10

    Nous sommes en plein sevrage nocturne ici afin effectivement de dissocier sommeil et succion sans compter le cododo…mais bon poulette a 20mois et aura bientöt SA chambre alors on fait ça en douceur. Résultat depuis début juillet la miss a mis 10jours à ne plus se réveiller (elle dormait avec papa et moi sur le canapé. concernant l’organisation du rituel ici chaque parent s’occupe d’un enfant comme ça mise au dodo simultané pas de pb de rituel à raccourcir parce qu’il y a un autre enfant à coucher. bon courage à tous et dites vous que de toutes façon d’ici qq années on ne dormira plus parce qu’on attendra qu’ils rentrent de discothèque!!!

     
    • laurenceld

      juillet 28, 2011 at 22:05

      Ici je suis passée par plusieurs phases : le moment où j’ai senti qu’il fallait qu’elle regagne sa chambre, celui où je voulais plus la coucher, celui où j’ai fermé le bar nocturne… Le pb c’est qu’elle est pas tjs d’accord !! Donc faut négocier 😉 Maintenant ça va globalement mieux, même si c’est pas toujours tout à fait ça. Mais on apprend aussi à reconnaître ses angoisses, et je suis une mauvaise dormeuse je peux pas lui reprocher de pas être une marmotte 😉
      En revanche je trouve que 2 enfants ça complique quand même le rituel : on est resté calés sur le rythme du grand très longtemps pour ne pas le perturber lui, du coup pas facile de s’adapter à elle aussi (ici il arrive régulièrement que je sois seule pour le coucher, donc pas évident de mettre en place un rituel à 2 parents). Maintenant qu’elle est plus grande ça se cale plus facilement tout seul.
      Je pense souvent à ces moments, dans quelques années, où il faudra que j’aille les secouer le matin (à 10h) pour qu’ils acceptent de sortir du lit ! (ceci dit, j’ai jamais été comme ça moi ;-))

       
  2. Dominique

    juillet 28, 2011 at 21:38

    Je suis assez d’accord avec toi. La méthode « Pantzley » gagne à être connue. J’ai appréciée pour moi la sensation de liberté que l’on a en le lisant : elle insiste sur le fait que nous ne sommes pas obligés de faire ceci ou cela, sans culpabiliser style les « vous faites comme vous voulez mais faudra pas vous plaindre » qu’on peut lire (ou entendre) ailleurs.

    Après, par contre, je connais plusieurs mamans qui ont testé (dont moi) et en général, ça n’a jamais supprimé les réveils même si ça a apaisé les choses. Mais n’est ce pas normal puisque, comme elle le dit, c’est normal que les bébés (bambins) se réveillent ? Réussir déjà à diminuer la tension familiale autour des réveils, rendre les réveils moins nombreux ou plus faciles à gérer (car moins long, à un autre moment, gérables par le papa ….), c’est déjà beaucoup !

     
    • laurenceld

      juillet 28, 2011 at 21:57

      Oui, j’ai trouvé que c’était une lecture très « positive » ! Bon, apparemment ça marche moyen alors 😉
      Je dois avouer que je n’ai pas testé. C’était pas le moment, je me dis toujours que ça s’arrange et qu’il faut juste être patient… Et puis le système des « fiches » me créerait je pense un stress supplémentaire, moi qui suis adepte de la performance à tout prix c’est pas forcément évident 🙂 Pour autant, si c’était à refaire, je m’inspirerais de cette lecture, c’est sûr (enfin, si je suis pas trop crevée pour la mettre en application :-D)
      Je partage tout à fait ton point de vue sur la « pression » des réveils. C’est quand je les ai acceptés que tout est devenu plus facile (pour mon grand, il devait avoir autour de 5 / 6 mois) alors que les nuits en elles-mêmes n’avaient pas changé. Du coup pour la petite, on a accepté tout de suite. Mais on aurait peut-être apprécié quand même qu’elle soit pas encore plus allergique au sommeil que son frère !
      Je ne sais pas si tu as lu ce billet de La Poule, je le trouve plein de sagesse 😉 http://www.poule-pondeuse.fr/2010/11/03/les-cinq-etapes-du-deuil-des-nuits/

       
  3. valsita

    février 1, 2015 at 22:30

    merci pour ce résumé qui donne envie de lire le livre!

     

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